Afghanes

Sous la lumière pourpre, au lever du soleil,
Une âme sans visage, anonyme s’éveille.
Elle marche en glissant par les rues démolies,
Décor de sable brut et d’étrange folie.

Sais-tu dans son cœur sa douleur…

Elle est bientôt happée par un flot d’âmes mortes,
Dont on a l’impression qu’un vent léger les porte.
Tant leurs corps semblent fluides, immatériels et flous,
Spectres fantomatiques d’une nation qu’on cloue.

Sais-tu dans son cœur sa douleur…

« Dissimule ta peau sous d’immenses tuniques
Telle est la loi d’Allah, qu’il veut que tu appliques.
Tu sais le châtiment de ceux qui la profanent,
Ainsi doit obéir, toujours la femme afghane. »

Sais-tu dans son cœur sa douleur…

Nul homme ne doit voir le regard de ces êtres,
Condamnés à couvrir le moindre centimètre
D’une enveloppe impure aux desseins tentateurs
Qui font d’un homme droit un infâme pécheur.

Sais-tu dans son cœur sa douleur…

« Dissimule ta peau sous d’immenses tuniques,
Telle est la loi d’Allah, qu’il veut que tu appliques.
Tu sais le châtiment de ceux qui la profanent,
Ainsi doit obéir, toujours la femme afghane. »

Sais-tu dans son cœur sa douleur…

Céline Knall-Demars