Encore un peu de toi

Nuit noire au fond de mes nuits blanches
Comme une page déchirée,
Comme un flou qui efface tout, jusqu’à ces hanches…
Que reste-t-il à espérer ?

La fin de notre histoire, quand un phare s’éteint,
Doit-on vraiment y croire ? Je me fous du destin.
Oublier les sourires, balayer le passé,
S’en aller, revenir…, puis en avoir assez.

La fortune me quitte et le doute m’étreint.
Un prélude, une suite, qui ne nous laissent rien ;
Avant l’ultime fugue, permets rien qu’une fois,
Laisse moi te voler encore un peu de toi.

Laisser refermer la blessure,
Accepter de jouer le jeu,
Vivre jour après jour avec désinvolture,
Sécher ces larmes dans mes yeux…

Etouffer mes angoisses pour renaître à nouveau,
Ne plus suivre ses traces et lui tourner le dos ;
D’autres visages blêmes, d’autres corps en souffrance
Tels un ballet m’entraînent dans leurs futiles danses.

Laisser monter la fièvre jusqu’à en être saoule,
S’échapper de mes lèvres les mots que je refoule,
Et goûter avec grâce l’instant où je me noie
Pour qu’enfin je me lasse encore un peu de toi.
Et goûter avec grâce l’instant où je me noie
Pour qu’enfin je me lasse encore un peu de toi.

Céline Knall-Demars