Laisse sombrer

Te rappelles-tu dis moi ?
Ces doigts croisés,
Déchirant la feuille soie,
Sculptant le papier.
Effritant la noire colombe,
Au creux d’une main.
Entre la lumière et l’ombre
La chaleur qui vient.

Te rappelles-tu dis moi ?
Sous ces doigts, pétries,
Se marient avec émoi
Les fleurs de l’envie.
Les habiller d’une robe
Blanche et légère,
Avant que ne se dérobe,
L’odeur de l’enfer.

Et approcher la flamme
Pour mieux s’évader.
Penser à une femme
Les yeux fermés.
Laisse sombrer ton âme,
Laisse tomber ton cœur.
Les courbes de cette femme
S’effilochent avec douceur.
Laisse sombrer ton âme,
Laisse sombrer ton cœur,
Laisse sombrer ton âme,
Laisse sombrer ton cœur.

Te rappelles-tu dis moi ?
Cette évanescence 
Qui revient un peu en toi
Ce sourire des sens.
Et oublier un moment,
Le monde et le ciel,
N’être qu’un bout de néant
La plume d’une aile.

Te rappelles-tu dis moi ?
Quand déconcerté,
Tu vois venir malgré toi
La lente nausée.
Tournoyant en solitaire
Au creux d’une vague.
Quand le vertige s’espère
La fièvre divague.

Et faire tourner l’essence
Aux ombres à côté.
S’arracher à l’absence
Les yeux brûlés.
Laisse sombrer ton âme,
Laisse tomber ton cœur.
Les courbes de cette femme
S’évanouissent avec douleur.
Laisse monter ton âme,
Laisse mourir ces fleurs,
Ne souffle pas sur la flamme
De ce cœur qui s’écoeure.

Laisse monter ton âme,
Laisse s’enfuir l’amer,
Parce que la mort s’enflamme
A tous les parfums d’éther.

Leelou K.