Over d’ose

Poésie un peu morose,
Deux verres de bière, un vers de prose,
Dans ces salons où l’on cause
Le romantisme s’impose…
Romantique, je suppose,
A court de rimes, alors tu oses :
« Mignonne, allons voir si la rose… »
Avant de parler d’autre chose
« Mignonne, allons voir si la rose… »

Ton grand art de virtuose
Brille en son apothéose,
Mais les grands mots dont tu m’arroses
Se noient dans une overdose
Sans détour tu me proposes
Un petit tour, juste une pause,
Juste histoire d’éveiller l’osmose…
« Mignonne allons voir si la rose… »
Après, juré, tu me déposes.

Tu parles fort, tu ris, tu gloses,
Et tes mâles desseins s’exposent
Avec ces mains que tu m’imposes.
Voulant sceller la symbiose,
Les baisers que tu déposes
Sur ma bouche cerclée de rose
Font-il vraiment partie des clauses ?
« Mignonne allons voir si la rose… »
Je me détourne, tu t’interposes.

Un ange passe et puis se pose
Et ton silence nous sclérose,
J’observe ta métamorphose…
J’ai dû bousculer ta névrose !
Ton grand art de virtuose
S’éteint. Fini l’apothéose !
« Mignonne allons voir si la rose… »
Vas-y tout seul, j’ai eu ma dose !
« Mignonne allons voir si la rose… 
Est éclose… »

Céline Knall-Demars